Drapeau du Québec Source d'information sur les OGM

Moléculture animale

La moléculture animale repose sur le même principe que la moléculture végétale : elle vise la production à grande échelle de composés à partir d'un organisme vivant modifié génétiquement. Le terme moléculture vient de la combinaison des mots bien connus molécule et culture. La moléculture est donc la culture de molécules.

À la suite d'une transformation par transgénèse, un animal peut produire des protéines « nouvelles » dans certains des liquides biologiques qu'il sécrète, comme le lait, le liquide séminal ou l'urine et dans le sang1.

La protéine peut, par la suite, être retirée du liquide de l'animal. Celle-ci est absente de façon naturelle chez l'animal, mais produite chez l'animal modifié génétiquement.

Les recherches menées actuellement portent sur des protéines qui pourraient être utilisées dans les domaines thérapeutique et industriel2. La moléculture d'anticorps, notamment, reçoit des appuis favorables en réponse à la demande grandissante pour la production de vaccins.

Certains travaux récents ont porté sur des lapins, sur des porcs transgéniques3, ainsi que sur une chèvre transgénique qui peut produire, dans son lait, une protéine d'un type de soie connu chez l'araignée4.

L'un des domaines les plus prometteurs du point de vue de la rentabilité est la transgénèse appliquée aux espèces laitières, puisque le lait est facile à « récolter » en grande quantité. Toutefois, le long intervalle entre la naissance de l'animal et la première lactation, les interruptions naturelles dans le cycle de lactation et les investissements nécessaires pour produire l'animal transgénique demeurent un frein à la commercialisation5.

La possibilité de fuite des composés transgéniques dans l'environnement est considérée comme un facteur de risque associé à la moléculture animale. Des résidus d'élevage qui contiendraient ces composés pourraient présenter des dangers potentiels, autant pour l'environnement que pour la santé humaine et la santé animale. Parmi ces résidus, on trouve le fumier, le lisier, les liquides métaboliques, les eaux usées de laiterie, ou encore les carcasses d'animaux GM2.

Production de l'a-antitrypsine dans le lait de brebis

Le premier cas de moléculture animale fut une brebis GM développée pour synthétiser dans son lait de l'a-antitrypsine, une protéine utilisée pour soulager l'emphysème chez l'humain6. Le transgène codant de cette molécule a pu être isolé chez l'humain, puis introduit dans le génome de la brebis. Cependant, il faut plusieurs années pour constituer une lignée de brebis qui puisse assurer les volumes nécessaires à des essais cliniques.

Production de protéines dans le liquide séminal

Le liquide séminal d'animaux mâles GM est envisagé comme autre liquide biologique pour la production de protéines nouvellement ajoutées par transgénèse. Cette option a été retenue chez le porc pour plusieurs raisons, dont sa grande capacité de produire des protéines dans ce liquide et la production continue de semence tout au long de sa vie3 7.

Production d'un vaccin contre la gastro-entérite dans le lait de lapin

Des chercheurs français ont mis au point un vaccin contre le rétrovirus responsable de la gastro-entérite aigüe chez les enfants, dont les protéines sont produites dans le lait de lapines transgéniques. Ce vaccin recombinant a été développé pour diminuer les coûts de production et pour limiter les risques d'intolérance rencontrés avec le vaccin standard8.