Aucun arbre GM n’est utilisé opérationnellement au Québec
Les humains utilisent le bois depuis des millénaires. Devant la demande grandissante pour les produits forestiers, les pays producteurs de bois ont mis en place durant le 20e siècle des programmes d’amélioration génétique des arbres pour améliorer, entre autres, la croissance et la forme des arbres, la qualité du bois et la résistance aux insectes. À ces objectifs s’ajoute maintenant le défi posé par l’adaptation des forêts aux changements climatiques.
Depuis quelques années, les outils du génie génétique, couramment utilisés en agriculture, sont maintenant testés et évalués en amélioration des arbres; un aperçu des études en cours à travers le monde est d’ailleurs disponible dans la littérature 1 2 3.
Les arbres génétiquement modifiés (GM) présentent certes des bénéfices intéressants pour la société, mais à la différence des plantes annuelles, leur présence plus prolongée dans l’environnement pourrait entraîner des conséquences différentes.
Par la transgénèse, il serait théoriquement envisageable de développer des arbres qui :
De par leur nature, les arbres produisent pendant plusieurs années de fortes quantités de pollen et de semences, qui peuvent se disséminer dans la nature et y persister.
L’introduction d’arbres GM dans l’environnement suscite les préoccupations suivantes 9 10 11 :
De plus, certains caractères propres aux arbres viennent compliquer la situation :
Compte tenu de la longévité des arbres, les impacts potentiels de l’arbre GM sur son environnement sont difficiles à déterminer sur une période de 60 à 80 ans, en raison notamment des interactions possibles avec les microorganismes du sol 12 et les espèces vivantes non ciblées.
Comme c’est le cas pour tous les arbres, la chute du feuillage des arbres GM pourrait favoriser la persistance dans le sol du transgène ou des protéines GM.
Considérant ces divers aspects, il est requis que les arbres GM fassent l’objet d’un suivi lors d’essais.
Puisque tous les arbres n’ont pas les mêmes caractéristiques, il faut évaluer au cas par cas les impacts environnementaux associés à l’introduction d’arbres GM en milieu ouvert. Des études ont lieu en ce sens à l’échelle planétaire 15 17.
Au Canada, en 2012, des essais en conditions confinées ont été réalisés avec des peupliers transgéniques au Québec et en Ontario. Ces essais étaient destinés uniquement à la recherche en génétique forestière.
Pour plus d’information sur ces essais :
Site de l’Agence canadienne d’inspection des aliments
Des études ont été menées plus spécifiquement pour vérifier la décomposition des feuilles d’arbres GM dans le sol :
Actuellement, aucun arbre GM n’a encore été planté opérationnellement au Québec dans une optique de production de bois.
Le gouvernement fédéral a approuvé des activités de recherche sur des arbres GM, notamment sur une épinette blanche résistante à la tordeuse des bourgeons (épinette Bt). Toutefois, aucun arbre GM n’est présentement approuvé pour commercialisation au Canada.
Ailleurs dans le monde, on a assisté aux premiers essais de plantations d’arbres GM. En effet, le 12 mai 2010, le ministère de l’Agriculture des États-Unis (USDA) a autorisé la culture de 260 000 eucalyptus transgéniques sur le territoire de plusieurs États (Texas, Louisiane, Mississipi, Floride, Géorgie, et Caroline du Sud) pour une période de 3 ans. Cet essai sera mené sur une superficie d’environ 300 hectares, répartis en 28 sites, chaque site ne pouvant dépasser 10 hectares. Ces eucalyptus avaient été génétiquement modifiés pour supporter des températures plus froides et avoir moins de lignine. Ils sont destinés à l’industrie du papier et à la production de biocarburants 8 18 19. En juin 2012, le USDA renouvelle le permis pour la poursuite de d’autres essais d’eucalyptus GM 20 21.
Pour plus d’information sur ces essais :
Permis pour essai en champs (États-Unis)
Communiqué du gouvernement américain (États-Unis)