Drapeau du Québec Source d'information sur les OGM

Préoccupations pour le vivre ensemble

La transgénèse consiste en l’introduction d’un gène nouveau ou en l’intervention par génie génétique sur le génome d’un organisme, en ajoutant, déplaçant ou en retirant un gène dans un organisme vivant. Dans le domaine alimentaire, le processus de la transgénèse est considéré comme le chemin parcouru par un aliment GM depuis sa conception en laboratoire jusqu’à sa commercialisation et son utilisation. La transgénèse peut donc imposer des changements au plan scientifique, agricole, industriel, juridique ou économique, et ce, pour l’ensemble de la société. Dans le contexte d’une société pluraliste et démocratique, de tels changements viennent bousculer nos valeurs et soulèvent des questions d’ordre éthique.

Les valeurs considérées dans l’évaluation du processus de la transgénèse

Dans l’évaluation éthique du processus de la transgénèse, la Commission entre dans le champ des impacts que peut avoir, sur la société et la population qui la compose, une innovation comme la transgénèse.

Le vivre ensemble

Selon la Commission, le vivre ensemble constitue une valeur essentielle à l’émergence de la « vie bonne », dans un environnement social à dimension humaine, où chacun peut vivre en harmonie avec les choix collectifs qui sont faits, sans avoir à renier ses convictions profondes. À travers la valeur du « vivre ensemble » et de l’autonomie qu’elle suppose, se dessinent en filigrane d’autres valeurs tout aussi importantes comme la justice ou l’équité et le respect du vivant. Plus qu’un compromis entre les intérêts de chacun, le vivre ensemble suppose la reconnaissance de l’autonomie de l’autre.

L’autonomie et le libre choix

L’autonomie implique la capacité de faire des choix personnels et collectifs. Or, il en découle l’exigence éthique d’une information claire, précise et véridique nécessaire à l’élaboration d’un consentement libre et éclairé.

La Commission estime qu’au regard de la valeur du « vivre ensemble », il faut considérer l’autonomie des producteurs agricoles qui peut être remise en question lorsque les biotechnologies leur sont imposées par la force du marché. Il en est de même de l’autonomie du consommateur qui, selon elle, doit pouvoir choisir entre divers produits par le biais d’une information adéquate sur les produits alimentaires qu’ils achètent.

La justice ou l’équité

En matière de justice distributive, la question n’est pas tant que tous aient un revenu élevé équivalant, mais plutôt, un revenu suffisant permettant de satisfaire les besoins de base des individus et de leur famille.

Le respect de l’autre et du vivant

Le respect de l’autre constitue un enjeu fondamental de l’éthique. Dans nos sociétés pluralistes et démocratiques, la reconnaissance de l’autonomie de l’autre est à la base d’une capacité personnelle et collective de faire des choix. Le respect est une notion très vaste, qui peut englober plusieurs facettes. Ainsi, lorsqu’il est question des OGM, on parle de respect de l’autonomie de tous les citoyens eu égard à leur culture, à leurs convictions et à leurs croyances. Le respect de la nature, des animaux et de l’environnement est aussi en jeu.

Les préoccupations éthiques relativement au processus de la transgénèse

Au-delà du produit génétiquement modifié, l’éthique se préoccupe du processus qui est à l’origine de la conception et de la production des OGM. Ces préoccupations ont plus particulièrement trait aux répercussions potentielles que ce processus peut entraîner dans une société et chez les personnes qui la composent.

Les préoccupations de l’éthique sont liées à l’importance que revêt la capacité de vivre ensemble dans les sociétés pluralistes et démocratiques. Elles témoignent de la nécessité de préserver le libre choix des citoyens en matière d’alimentation ou de production agricole; elles font foi de l’importance d’assurer à tous une participation démocratique à la prise de décision gouvernementale.

Au centre des préoccupations de la Commission, il y a l’être humain. C’est pourquoi elle s’est interrogée sur les enjeux éthiques que soulève la question des OGM en ce qui concerne les points suivants :

Au regard de la production agricole locale et internationale

Dans son avis, la Commission constate que le mode de vie agricole s’est adapté au changement et a su tirer profit de la science et de la technologie. Elle s’est toutefois penchée sur l’impact possible des transformations apportées par la culture d’OGM sur les façons de faire traditionnelles. Certains enjeux ont retenu son attention :

Au regard des représentations culturelles et spirituelles

Les récentes percées de la science permettent à l’être humain de transformer et d’adapter la nature à ses besoins. Mais jusqu’où peut-il aller? En outre, les OGM ont-ils un impact sur les interdits et sur les pratiques alimentaires fondés sur certaines croyances religieuses ou des représentations d’ordre personnel ou spirituel? La Commission s’est efforcée de saisir les fondements de ces interrogations par l’intermédiaire des représentations symboliques (spirituelles et culturelles) et elle s’est ensuite interrogée sur la question de l’instrumentalisation du vivant.

Des exigences fondamentales sur le plan démocratique :
la capacité d’exercer son libre choix et de contribuer à la prise de décision

Fondamentalement, la mission confiée à la Commission se fonde sur la démocratisation de la science et de la technologie. Par l’essence même d’une réflexion éthique, la Commission est appelée à placer l’être humain et le devenir de la société au cœur de ses préoccupations. En raison de l’importance que pourraient avoir les OGM dans l’alimentation et des incidences potentielles qu’ils pourraient avoir sur la santé, la Commission a considéré deux aspects sur le plan démocratique, soit :

Pour plus d'informations, consulter les publications de la Commission Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. sur les organismes génétiquement modifiés.