Sigle | Signification |
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OGM | Organisme génétiquement modifié |
OVM | Organisme vivant modifié |
GM | Génétiquement modifié |
AGM |
Aliments génétiquement modifié |
GG | Génie génétique |
IGG | Issu du génie génétique |
PGG | Produit du génie génétique |
VCN | Végétaux à caractères nouveaux |
AN | Aliments nouveaux |
Souvent, ces termes sont utilisés comme des synonymes.
OGM est cependant le sigle le plus utilisé dans le monde.
Afin de faciliter la compréhension, on emploie l’appellation OGM ou GM dans l’ensemble des textes de ce site Internet.
Tous les organismes vivants possèdent une multitude de gènes qui déterminent notamment la couleur des fruits ou la forme des feuilles. Un OGM est un organisme vivant auquel :
Les produits alimentaires obtenus à partir d’OGM, tels la farine, l’amidon ou les huiles, ne sont plus des organismes qui peuvent transmettre du matériel génétique. On les considère comme des produits dérivés d’OGM.
L’édition génomique est une technique de biologie moléculaire qui permet de modifier génétiquement une séquence d’ADN en réparant, éliminant ou ajoutant un ou des gènes de manière ciblée. Avec cette technique, le changement apporté au gène devient héréditaire.
Les modifications sont effectuées par des enzymes de restriction qui ont comme fonction de couper les acides nucléiques à un endroit précis, d’où leur nom de « ciseaux moléculaires » (ex. le système CRISPR-Cas9).
La communauté scientifique et les différents pays ne s’entendent pas sur la question de considérer ou non comme des OGM les plantes issues de l’édition génomique qui ne contiennent pas d’ADN étranger car souvent il est impossible de différencier des plantes issues de l’édition génomique avec des plantes ayant subi des mutations naturelles.
L’agriculture moléculaire ou moléculture végétale et animale consiste à utiliser des plantes ou des animaux transgéniques pour produire des composés pharmaceutiques ou industriels. Les utilisations potentielles vont de la conception de médicaments et de vaccins à la fabrication de plastiques biodégradables et de produits chimiques industriels.
À ce jour, au Canada, aucune plante ni aucun animal GM n’ont encore été approuvés à des fins d’agriculture moléculaire. Ils ne sont utilisés qu’à des fins de recherche privée ou publique.
Pour de plus amples renseignements :
http://www.inspection.gc.ca/francais/plaveg/bio/mf/moleculf.shtmlAu Québec, les premiers essais de cultures transgéniques remontent à 1995. De 1995 à 2017, le nombre d’essais a varié annuellement de 1 à 39. De 2018 à 2021 aucun essai s’est déroulé au Québec.
Au Canada, les premiers essais au champ dans une région confinée à des fins de recherche datent de 1988. Il y en a eu une dizaine et la plupart se sont déroulés en Saskatchewan.
En 2021, 271 essais au champ ont été réalisés au Canada, mais aucun au Québec. Dans les dernières années, les principaux organismes à l’étude ont été le canola, le soja, le maïs-grain, la caméline, l'orge et le peuplier.
Pour de plus amples renseignements : Réglementation
Le gouvernement fédéral a approuvé différentes plantes transgéniques destinées à la commercialisation au Canada :
Caractères | OGM |
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Résistance aux insectes |
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Tolérance aux herbicides |
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Résistance aux virus |
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Mûrissement retardé |
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Changement de la composition en huile |
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Changement de la composition nutritionnelle |
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Contrôle du pollen |
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Bioproduits/Biocarburants |
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Résistance au brunissement enzymatique |
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Tolérance à un stress abiotique |
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*Présentement non cultivé au Canada pour des raisons de marché ou climatiques ou encore parce que les variétés ne sont pas enregistrées pour la vente de semences.
Le 19 mai 2016, le saumon GM AquAdvantage est devenu le premier animal GM autorisé pour la consommation humaine au Canada. Il serait commercialisé depuis 2017 .
Pour de plus amples renseignements :
https://inspection.canada.ca/active/netapp/plantnoveltraitpnt-vegecarnouvcn/pntvcnf.aspxLes OGM approuvés pour la commercialisation au Canada ne sont pas tous commercialisés en fait. Actuellement, les grandes cultures de canola, de maïs-grain et de soja sont commercialisées à grande échelle au Canada et au Québec.
Oui.
Certains producteurs choisissent d’adopter les semences GM notamment pour accroître la production agricole et diminuer le labour. Les producteurs peuvent toujours opter pour des semences traditionnelles, c’est-à-dire qui ne sont pas des OGM.
Le producteur qui achète des semences GM doit signer avec la compagnie de semences une entente qui restreint l’utilisation des grains récoltés.
Oui.
Les gènes sont à la base de la vie. Ils contiennent les informations qui déterminent par exemple la forme d’une tomate ou la couleur d’une pomme. Beaucoup d’aliments contiennent donc des gènes, et ceux-ci ne sont pas dangereux pour la santé.
Quand le consommateur croque une pomme ou déguste une tomate, il mange des gènes. Il en mange aussi lorsqu’il consomme du jus de légume, de la sauce à spaghetti ou du yogourt, des aliments transformés d’origine végétale, animale ou microbienne.
Comme il n’existe actuellement aucune mesure nationale ou internationale pour retracer et détecter les aliments contenant des OGM, il est difficile d’affirmer que des aliments ou des ingrédients issus d’OGM se retrouvent ou non dans les produits alimentaires importés au Québec. Des méthodes permettent maintenant la détection des OGM de façon précise.
En 2009, 2 études québécoises ont analysé le contenu d’un panier d’épicerie afin de détecter la présence de dérivés d’OGM. Les chercheurs ont étudié une soixantaine d’aliments transformés consommés souvent au Québec. Ce sont les seules études au Canada qui ont vérifié la présence de dérivés d’OGM d’une façon aussi précise.
L’essentiel des cultures GM (maïs-grain, soja et canola) produites au Québec et au Canada est destiné à l’alimentation animale.
Cependant, comme c’est le cas de leur contrepartie traditionnelle, des grains ou des fèves provenant de cultures de canola, de maïs ou de soja GM peuvent être transformés en de nombreux produits ou ingrédients. Ces produits dérivés, tels la farine, l’amidon, les huiles et la lécithine peuvent se retrouver dans certains aliments destinés aux humains ou aux animaux. Ils ne contiennent toutefois pas nécessairement des traces d’OGM.
Deux études financées par le MAPAQ ont démontré que le panier d’épicerie moyen d’un consommateur québécois ne contenait que 3 % d’OGM.
Comme les cultures GM sont considérées comme sécuritaires par Santé Canada, aucune étude systématique n’est effectuée sur une base régulière au Québec pour mesurer le contenu en ingrédients dérivés d’OGM dans les produits alimentaires que l’on retrouve dans les supermarchés québécois et canadiens.
Au Canada et au Québec, les aliments contenant des OGM ou des dérivés d’OGM sont soumis aux mêmes lois que les produits fabriqués selon les méthodes traditionnelles. Tout nouveau produit (traditionnel ou OGM) vendu pour consommation humaine doit être autorisé par Santé Canada. En vertu de la Loi sur les aliments et drogues, Santé Canada est chargé d’évaluer l’innocuité des aliments et exigera l’étiquetage obligatoire des aliments avec OGM seulement s’ils représentent un risque pour la santé.
Ainsi, il n’existe actuellement aucune norme d’étiquetage obligatoire pour les aliments avec OGM au Canada. Une norme d’étiquetage volontaire a été approuvée en avril 2004 par le Conseil canadien des normes en tant que Norme nationale du Canada . Pour l’instant, les transformateurs, distributeurs et détaillants de l’industrie alimentaire ont le choix d’appliquer ou non la norme à leurs produits.
En général, oui.
En général, il est possible de détecter les modifications génétiques d’un organisme. Toutefois, un rapport publié en mai 2016 par la National Academies of Science , Engineering and Medecine conclut qu’il est de plus en plus difficile de distinguer les améliorations provenant des biotechnologies de celles obtenues par sélection classique.
Il existe des techniques pour déceler la présence d’OGM dans les aliments. Selon ce que l’on recherche, ces techniques permettent de détecter avec précision soit la nouvelle protéine produite par l’OGM, soit le nouveau gène introduit dans l’OGM.
Cependant, les procédés de transformation et/ou de raffinage des aliments (trituration, chauffage, extraction des huiles, etc.) peuvent enlever ou détruire la nouvelle protéine ou le nouveau gène, rendant ainsi leur détection très difficile, voire impossible. Par exemple, comme toute huile végétale, les huiles extraites des graines de canola transgénique ne contiennent habituellement pas de trace de protéines ou de gènes (pas d’ADN). On ne peut donc pas les détecter. Ces huiles et leurs produits sont considérés comme équivalents à leur contrepartie traditionnelle.
Actuellement, il n’y a pas de norme internationale pour la détection des OGM ou de leurs produits dérivés dans les aliments. Chaque pays élabore sa propre stratégie.
Selon différentes études scientifiques, les aliments (lait, œufs, viandes, etc.) provenant d’animaux nourris avec de la nourriture contenant des OGM ou des produits dérivés d’OGM ne contiennent pas la protéine ou le gène modifiés par transgénèse. En effet, les études réalisées jusqu’à ce jour révèlent l’absence de fragment d’ADN ou de protéine GM dans les tissus des animaux testés. Selon ces études, les produits d’origine animale provenant des animaux ayant une diète à base de grains GM sont considérés sains pour les humains.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que les aliments avec OGM comportent les mêmes risques pour la santé que les aliments traditionnels.
Aucune étude scientifique rigoureuse n’a démontré que les aliments avec OGM comportent plus de risques que les aliments traditionnels. Plusieurs études ont été réalisées dans divers pays pour vérifier si la consommation de plantes GM ou de produits dérivés d’OGM a des impacts sur la santé, la productivité et la physiologie des animaux.
Plusieurs études sur les aspects environnementaux des OGM ont été réalisées ou sont en cours dans le monde. Certaines font état d’impacts favorables, d’autres d’impacts défavorables. Les risques potentiels associés aux OGM sont :
Dans le domaine médical, les OGM offriraient des solutions à différents problèmes de santé. Notamment, la transgénèse a permis de modifier une bactérie de manière à ce qu'elle puisse produire de l’insuline humaine. L'insuline, une hormone sécrétée par certaines cellules du pancréas de tout être humain sain, contrôle le taux de sucre sanguin. Certains individus ne produisent pas assez d'insuline et ont, par conséquent, un taux de sucre trop élevé. On parle alors de diabète. Les personnes atteintes d'un diabète grave doivent s'injecter de l'insuline quotidiennement pour mener une vie normale. L’insuline humaine produite par cette bactérie GM est utilisée dans le traitement du diabète.
En agriculture, les OGM pourraient avoir un impact positif sur l’environnement, tout en aidant le travail des agriculteurs. La culture commerciale de plantes GM tolérantes aux insectes, aux virus et aux herbicides permettrait :
Par ailleurs, des recherches sont actuellement en cours dans le but de développer des plantes GM capables de pousser sur des sols peu propices à l’agriculture ou des porcs GM dont le fumier serait moins dommageable pour l’environnement.
Dans le domaine de l’alimentation, les plantes GM et leurs produits dérivés, en tant qu’ingrédients, ne procurent actuellement aucun avantage particulier aux produits alimentaires existants. Cependant, des recherches sont en cours afin de développer des plantes GM à valeur nutritive ajoutée, bonnes pour la santé, tels du blé et du riz à teneur élevée en fer, en vitamine A et en zinc. Récemment, une pomme GM qui ne brunit pas a été approuvée. Une pomme de terre GM a également reçu l’approbation de Santé Canada et de l’ACIA en mars 2016. Cette dernière ne brunit pas et produit moins d’acrylamide lors de la cuisson. Une luzerne à faible teneur en lignine a reçu l’autorisation en 2016 d’être utilisée en alimentation animale. Celle-ci devrait avoir une meilleure digestibilité.
Au Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) s’occupe avec Santé Canada et Environnement Canada d’encadrer le développement et la commercialisation des OGM.
Organisme | Responsabilité | Fonctions |
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Agence canadienne d’inspection des aliments http://www.inspection.gc.ca |
Végétaux à caractères nouveaux (VCN) |
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Santé Canada http://www.hc-sc.gc.ca |
Aliments nouveaux (AN) |
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Environnement et Changement climatique Canada http://www.ec.gc.ca |
Engrais et produits biologiques vétérinaires |
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Le gouvernement du Québec n’intervient pas dans le processus d’approbation des OGM.
Le Protocole de Cartagena est un accord international ratifié par plus de 100 pays qui s’intéressent aux impacts potentiels des OGM sur l’environnement.
Ce texte de l'ONU, signé dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique en janvier 2000 et entré en vigueur à l’échelle internationale le 11 septembre 2003, vise spécifiquement à encadrer le commerce transfrontalier des organismes vivants modifiés (OVM) destinés :
Le Canada a signé le Protocole le 19 avril 2001 mais ne l’a pas encore ratifié.
Le Protocole de Cartagena ne vise pas à encadrer l’ensemble des OGM ni l’étiquetage des aliments avec OGM.
Considérés comme équivalents aux produits conventionnels par le gouvernement fédéral, il n’existe pas pour l’instant, au Canada, de programme obligatoire de traçabilité des OGM.