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Impact sur la biodiversité

La Terre est tapissée de forêts, de lacs, de plaines et de montagnes peuplés par des communautés d’animaux, de plantes et de microorganismes. Cette diversité de milieux, d’organismes vivants et à l’échelle microscopique, de gènes, fait toute la richesse de la planète. La biodiversité est essentielle, notamment à la vie humaine, car elle est source d’aliments, de médicaments et de matières premières industrielles. Toutefois, certaines activités humaines, comme les pratiques agricoles traditionnelles ou celles associées aux cultures génétiquement modifiées (GM), pourraient menacer cette diversité biologique.

Une étude subventionnée par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs s’est penchée sur les impacts environnementaux des OGM sur le territoire québécois.

L’équipe de recherche québécoise a étudié les effets environnementaux des OGM dans des champs situés près de Québec (2003-2004) et de Saint-Hyacinthe (2004). Voici les principaux résultats concernant l’impact des maïs Bt à l’étude sur la biodiversité au champ.

Indice de biodiversité au champ1

L’indice de biodiversité au champ tient compte du nombre d’espèces d’insectes présents et de leur population. Il est demeuré constant dans tous les champs de maïs Bt à l’étude. Cela signifie que les différents maïs Bt étudiés ne semblent pas avoir d’effets sur les populations d’insectes non ciblés, notamment les pucerons et les coccinelles.

Des essais complémentaires ont été réalisés en serre afin de préciser l’effet des maïs Bt sur les pucerons. Pourquoi les pucerons? Parce qu’il s’agit d’insectes rencontrés fréquemment dans les champs de maïs au Québec. À nouveau, les maïs Bt étudiés ne semblaient avoir d’effets sur les pucerons. Ce qui confirmait les résultats obtenus en champs.

Des études menées en Angleterre ont comparé des cultures GM tolérantes à un herbicide à leur contrepartie traditionnelle 2 3 4 5.

Selon les résultats, dans les champs cultivés avec du canola d’hiver GM :

  • La quantité moyenne de mauvaises herbes était plus grande dans les champs de canola GM pour une période de 200 jours puis elle est devenue plus élevée dans les champs de canola traditionnel, même après la dernière application de l’herbicide.
  • Les insectes pollinisateurs, comme les abeilles et les papillons, se retrouvaient en moins grand nombre dans les champs de canola GM car on y retrouvait moins de mauvaises herbes à fleurs de la catégorie des dicotylédones. Cet écart augmente avec le temps puisque plus de dicotylédones viennent en fleurs dans les champs conventionnels.
  • Certains insectes étaient en plus grand nombre dans les champs de canola GM.

Dans les champs cultivés avec du canola ou de la betterave GM :

  • Certains insectes, tels que les abeilles et les papillons étaient en plus grand nombre dans les champs cultivés avec les contreparties conventionnelles, car les mauvaises herbes, servant de nourriture et de refuge pour les insectes, y étaient plus abondantes.
  • Des insectes souterrains étaient plus abondants dans les champs de betterave GM et de canola GM.

Dans les champs cultivés avec du maïs GM :

  • les papillons et les abeilles étaient notamment en plus grand nombre dans les champs d’OGM;
  • la culture d’OGM favorise l'emploi d'herbicides moins toxiques que les cultures traditionnelles;
  • les insecticides utilisés pour traiter les cultures de maïs traditionnel pourraient être néfastes pour d’autres insectes bénéfiques ou pour les oiseaux;
  • le maïs GM serait moins dommageable pour la biodiversité que le maïs traditionnel, même si le principal herbicide utilisé dans les champs de maïs traditionnel était interdit en Angleterre. En effet, l’étude comportait suffisamment de sites semés avec du maïs traditionnel non traité avec cet herbicide pour en arriver à cette conclusion6.

Selon d’autres études, le maïs résistant aux insectes favorise également une plus grande biodiversité que le maïs traditionnel, car :

  • les insectes utiles survivent mieux dans les champs de maïs résistant aux insectes que dans les champs de maïs traditionnel traités aux insecticides 7;
  • le pollen du maïs Bt serait moins dommageable pour le papillon monarque que les insecticides utilisés pour traiter les cultures de maïs traditionnel 8;
  • les insecticides utilisés pour traiter les cultures de maïs traditionnel pourraient être néfastes pour d’autres insectes bénéfiques ou pour les oiseaux.

Selon une étude d’une durée de quatre ans et financée notamment par le ministère de l’Environnement britannique, la betterave et le canola d’hiver GM, lorsque utilisés en rotation avec leur contrepartie conventionnelle, n’ont pas diminué la quantité de mauvaises herbes. De plus, les auteurs concluent qu’il y aurait certains avantages pour les producteurs à cultiver ces OGM, principalement en permettant plus de flexibilité dans le contrôle des mauvaises herbes9.

Selon un article analysant 42 recherches au champ de différents pays10, les insectes non-cibles (ex. abeilles, coccinelles) sont plus nombreux dans les champs de maïs et de coton GM que dans les champs de maïs et de coton conventionnels traités aux insecticides. Par contre, ils sont moins nombreux que dans les champs conventionnels non traités aux insecticides.

Dans toutes les études mentionnées ici, aucun impact de la transformation génétique n’a été observé. Les différents impacts observés étaient causés par les modes de gestion des herbicides différents et non par la modification génétique.

Le 17 mai 2016, The National Academies of Sciences, Engineering and Medecine (NASeM) a rendu public un rapport faisant état des connaissances scientifiques actuelles concernant les cultures génétiquement modifiées (GM)11. Dans ce rapport, on mentionne que :

  • Aux États-Unis, les populations d’insectes nuisibles sont significativement moins importantes dans les régions où du maïs et du coton Bt sont cultivés. Cette réduction avantage donc aussi les producteurs conventionnels de ces régions.
  • Une plus grande biodiversité est observable parmi les insectes dans les champs où des plantes Bt sont cultivées que dans les champs de végétaux traditionnels où un insecticide synthétique est appliqué.
  • Les données recueillies aux États-Unis font état d’une biodiversité végétale égale ou supérieure entre les champs GM où le glyphosate est appliqué et les champs conventionnels où un autre herbicide est utilisé.