Contexte social et éthique
64 % des agriculteurs sondés jugent que l’encadrement gouvernemental des OGM n’est pas trop sévère.
Comme l’étiquetage n’est possible que si l’on connait la provenance des semences ayant servi à la culture, les chercheurs se sont intéressés à l’opinion des agriculteurs sur la mise en place d’un système de traçabilité des ingrédients GM de la ferme jusqu’au consommateur.
Globalement, les producteurs interrogés se sentent plus dépendants des cultures GM qu’auparavant. Ils estiment que l’agriculture est contrôlée par les propriétaires des banques de gènes et de semences. Entre 2002 et 2012, ils sont aussi devenus plus familiers face à l’industrie biotechnologique et acceptent d’avantages les aspects légaux de l’utilisation des semences OGM.
Tout comme certains consommateurs, les répondants au sondage s’inquiètent des risques potentiels des OGM sur la santé humaine. Cependant, la majorité d’entre eux ne craint pas de nourrir leur famille avec des aliments provenant de cultures GM.
Les producteurs agricoles sondés considèrent que :
La majorité des producteurs ayant répondu au sondage estiment que :
D’autre part, les agriculteurs consultés en 2012 sont moins confiants au sujet de leur niveau de connaissance sur les OGM que ceux qui avaient répondu au sondage de 2002. En effet, 47 % des répondants considèrent qu’ils n’ont pas toutes les informations nécessaires pour bien utiliser les semences GM.
De façon générale, la diffusion d’informations et les progrès technologiques ont contribué à rassurer les producteurs qui s’inquiètent moins de l’impact potentiel des cultures GM sur l’environnement, l’agriculture traditionnelle et l’agriculture biologique qu’en 2002.
Toutefois, certaines questions ne font toujours pas l’objet de consensus chez les agriculteurs sondés :
En 2003, plus de la moitié des répondants admettaient que le risque de pollinisation de leurs cultures non GM par des cultures GM situées à proximité les inquiétait. Entre 2003 et 2013, cette proportion a diminué de 23 %. Selon les auteurs, ce changement s’explique par plus de scepticisme par rapport à la pollinisation croisée, mais aussi par le remplacement de culture conventionnelle par des cultures GM.
Dans le premier sondage mené par l’Université Laval, en 2002, les chercheurs ont tenté de différencier le profil sociodémographique des utilisateurs d’OGM. L’analyse des résultats montre que les utilisateurs d’OGM ne ressemblent pas aux non-utilisateurs. En effet, les utilisateurs d’OGM :
Les non-utilisateurs d’OGM, par ailleurs, présentent les caractéristiques suivantes :
Par ailleurs, les utilisateurs d’OGM ne partagent pas les mêmes positions que les non-utilisateurs sur :
Comme la présence des cultures GM est devenue plus répandue, entre 2003 et 2012, l’équipe de recherche n’a pas jugé bon de différencier les profils sociodémographiques des participants à l’étude de 2012 en fonction de leur utilisation ou non de semences GM.
Selon les répondants au sondage, les biotechnologies doivent constituer une priorité pour la croissance économique du Québec. Même si moins de 10 % des exploitations agricoles envisagent d’augmenter leur superficie en OGM dans les prochaines années, les producteurs continuent de croire que les cultures GM seront plus utilisées que celles traditionnelles ou biologiques dans l’avenir.
Selon le même groupe, les cultures GM ne permettront plus vraiment de gain au plan environnemental dans les prochaines années, car les agriculteurs ont déjà fait le virage vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement.
En 2002, la plupart pensaient éventuellement cultiver de nouvelles plantes GM destinées entre autres à la production de produits pharmaceutiques ou industriels. Bien que cette perspective n’ait pas été abordée dans le questionnaire de 2012, le développement de ces activités au Québec est toujours envisageable.
L’idée que le Québec devienne une province sans culture GM est impopulaire chez les agriculteurs. Dans le sondage de 2012, près de 80 % des répondants s’opposent à cette proposition.
Finalement, la majorité des agriculteurs croient que l’étiquetage des aliments GM obligatoire et systématique n’affecterait que faiblement les revenus qu’ils retirent de leur plantation GM