Étiquetage
Aux États-Unis, comme au Canada, les OGM sont réglementés de la même manière que les produits obtenus avec des méthodes classiques. Le principe d’équivalence substantielle est appliqué.
Plusieurs agences sont responsables de l’approbation et de la gestion des OGM aux États-Unis. L’approbation des aliments nouveaux relève de la Food and Drug Administration (FDA).
Les États-Unis exigent l'étiquetage obligatoire d'un produit GM ou non, lorsqu'il présente un risque pour la santé lié à la présence de substances allergènes ou à un changement important dans la composition de l'aliment.
Le 23 juin 2016, les sénateurs Debbie Stabenow et Pat Roberts ont proposé au Congrès des États-Unis une loi fédérale sur la divulgation et l’étiquetage des aliments GM. Cet amendement aurait pour effet de rendre obligatoire l’identification de la présence d’aliments GM sur l’ensemble du territoire américain. Elle invaliderait par le fait même toutes autres initiatives des États. Le projet de loi utilise le terme « bio-ingénierie » pour désigner des aliments ou des ingrédients alimentaires obtenus grâce à la biotechnologie. Sur les étiquettes, des codes QR ou des SMS démontrent la présence ingrédients GM. Cependant, le règlement exempte les huiles raffinées et le sucre issus de cultures GM.
L’amendement 4935 du texte de loi S.764 crée un système national obligatoire de divulgation des OGM, mais laisse de la latitude aux fabricants alimentaires quant à la façon choisie pour informer les consommateurs de la présence d’ingrédients GM. En effet, selon les dispositions de cette loi, la présence d’ingrédients GM pourrait être communiquée en utilisant le site internet de la compagnie, leur ligne téléphonique ou par code QR. Les fabricants ne seraient donc pas tenus d’indiquer explicitement la présence d’ingrédients GM sur l’emballage1. La loi S.764 exige que le United States Department of Agriculture (USDA) élabore, dans un délai de deux ans, un règlement pour définir clairement et faire respecter les exigences qui y sont énoncées. La loi et le règlement s’appliqueront à la fois aux produits fabriqués au pays et à l’étranger.
Le président Obama a ratifié cet amendement en 2016 sous le nom de National Bioengineered Food Disclosure Standard (S.764)2. À la fin de 2018, l’Agricultural Marketing Service du United States Department of Agriculture (USDA) a publié un règlement pour faire respecter les exigences obligatoires d’étiquetage prévues dans la norme S.764. Les entreprises du secteur alimentaire et les détaillants doivent s’y conformer depuis le 1er janvier 2022. Cet étiquetage ne donne aucune information2 sur l’innocuité, les effets sur la santé ni l’environnement des aliments GM comparativement aux aliments non GMNote.
Lors de l’élaboration de la réglementation, l’USDA devra, entre autres, indiquer les ingrédients et les techniques de reproduction qui seront assujettis à la loi, définir les « petites » et les « très petites » entreprises, et fixer la quantité limite de matériel biotechnologique que peut contenir un produit avant d’être soumis aux exigences de divulgation.
Le 23 avril 2014, le Vermont était le premier état à prévoir des dispositions légales pour encadrer systématiquement l’étiquetage des produits alimentaires GM. Or, le 2 août 2016, le procureur général du Vermont déclarait qu’à la suite de la signature du projet de loi fédéral S.764 par le président Obama, le Vermont cesserait d’appliquer sa propre loi sur l’étiquetage des OGM3.
Quant à eux, les électeurs de l’État de Washington, de la Californie, du Colorado et de l’Oregon avaient rejeté des propositions semblables visant l’étiquetage obligatoire des aliments GM (voir le tableau ci-dessous).
État américain | Projet de loi | Année où l’étiquetage obligatoire a été proposé aux électeurs | Résultat du vote |
---|---|---|---|
Californie | Proposition 37 | 2012 | Proposition rejetée à 53% |
Washington | Initiative 522 | 2013 | Proposition rejetée à 51,09% |
Oregon | Mesure 92 | 2014 | Proposition rejetée à 50,03 % |
Colorado | Proposition 105 | 2014 | Proposition rejetée à 65,47% |
D’autres états prévoyaient la mise en place future d’un cadre législatif qui dépendait des décisions prises par les États limitrophes. Entre autres, en mai 2013, la Chambre des représentants du Maine approuvait le projet de loi LD 718, exigeant l'étiquetage des aliments contenant des OGM. Le projet de loi de l’État du Maine n’aurait été en vigueur que lorsque d'autres États auraient emboîté le pas et adopté des mesures similaires, notamment le New Hampshire, État qui partage sa frontière avec le Maine10.
En juin 2013, le Connecticut faisait de même. La Chambre des représentants du Connecticut a approuvé le projet de loi HB6527. Ce projet de loi nécessitait que les aliments entièrement ou partiellement constitués d’ingrédients GM soient étiquetés avec la mention « produit du génie génétique » sur l'emballage. Le mandat aurait pris effet après que cinq autres États aient promulgué une loi similaire. En outre, il exigeait que la population totale représentée par ces États soit de plus de 25 millions de personnes. Ces États devaient inclure deux États limitrophes au Connecticut ou les États de New York et du New Jersey. 1112
En 2003, l'État du Vermont a adopté une législation visant l'étiquetage des semences GM destinées aux fermiers15.
Le projet de loi du Vermont sur l’étiquetage obligatoire des OGM est le « Bill H.112 : an act relating to the labeling of food produced with genetic engineering »13.
Le 23 avril 2014, il a été voté à la Chambre des représentants et au Sénat de l’état du Vermont.
Le 8 mai 2014, le projet de loi H.112 a été entériné par le gouverneur Peter Shumlin.
Dans l’introduction du texte du projet de loi, l’état du Vermont justifiait cette action entre autres par le fait : i) qu’aucune politique officielle de la Food and Drug Administration (FDA) sur l'étiquetage des OGM n’a été adoptée; ii) que dans sa réglementation des aliments, la FDA ne fait pas de distinction entre les aliments génétiquement modifiés (GM) de ceux élaborés par la sélection végétale traditionnelle; iii) qu’il y aurait, selon eux, un manque de consensus quant à la validité de la recherche et la science entourant la sécurité des aliments GM; iv) qu’il n'y a eu aucune étude épidémiologique de longue durée aux États-Unis qui examine la sécurité de la consommation humaine d’OGM; v) que l’utilisation des OGM pourrait causer des préjudices à d’autres cultures comme la production biologique; et vi) pour fournir de l’information aux consommateurs qui ne souhaiteraient pas consommer des OGM pour des questions de santé ou de religion.
Le H.112 prévoyait l’étiquetage obligatoire de tous les aliments produits ou vendus au Vermont et contenant des ingrédients issus du génie génétique.
Le H.112 prévoyait l’étiquetage obligatoire à un seuil de 0,9 %. Aucun logo d’identification n’était prévu.
Le H.112 demandait :
Les exemptions d’étiquetage prévues au H.112 sont :
Au cours du processus d’approbation du projet de loi fédéral S.764, le gouverneur du Vermont, Peter Shumlin, a souligné l’aspect moins contraignant de la loi fédérale par rapport à celle adoptée par l’état du Vermont14.